Introduction
Vous possédez un Duduk et souhaitez approfondir votre pratique en vous appuyant sur des partitions, plutôt que sur une écoute purement intuitive. Cette approche, plus structurée, vous permet non seulement de progresser de manière rigoureuse et efficace, mais aussi de mieux comprendre la logique musicale qui se cache derrière chaque morceau.
Cet article a pour but de vous guider dans la lecture des partitions pour Duduk, en vous expliquant les spécificités de cet instrument et les particularités de sa notation.
Pourquoi utiliser des partitions ?
Pour l'apprentissage
Lire des partitions présente de nombreux avantages, même pour un instrument aussi traditionnel que le Duduk.
Tout d’abord, cela vous permet de structurer votre apprentissage : en apprenant à lire une partition, vous facilitez votre progression et pouvez choisir des morceaux adaptés à votre niveau, simplement en observant leur complexité ou les altérations à la clé, par exemple.
Ensuite, cette méthode permet de ne plus dépendre uniquement de l’oreille, approche certes intuitive mais parfois imprécise, et de s’appuyer sur des repères visuels fiables. Une fois la lecture maîtrisée, elle devient un outil précieux pour apprendre plus rapidement et avec plus de précision et justesse.
Pour le jeu en groupe
Les partitions facilitent également le jeu en ensemble, notamment dans un cadre orchestral ou collectif. Se synchroniser avec d'autres musiciens n'est pas toujours évident, et la partition permet d'établir une base commune. Elle structure l’interprétation, fixe les repères pour chaque instrumentiste et évite les malentendus.
Plutôt que de s’appuyer sur ce qui "sonne bien", chaque musicien lit la partie qui lui est destinée, écrite pour s’intégrer harmonieusement dans l’ensemble. Cela permet de gagner du temps en répétition et de limiter les désaccords musicaux.
Comprendre les instruments transpositeurs
Le Duduk, comme de nombreux instruments à vent, est un instrument transpositeur. Cela signifie que la note écrite sur la partition ne correspond pas nécessairement à la note réellement entendue. En d'autres termes, la note écrite ne correspond pas directement à la hauteur sonore entendue, mais représente plutôt une position de doigt prédéfinie.
Par exemple, si vous jouez un Do (C) sur une partition dont la tonalité est Do Majeur avec un Duduk accordé en La (A), l’accord le plus courant, le son produit sera en réalité un La (A).
En d'autres termes, l’instrument transpose automatiquement la note vers une autre tonalité. Ce système est également utilisé pour des instruments comme la clarinette, la trompette ou le saxophone. Il permet au musicien de conserver les mêmes repères et les mêmes doigtés, quel que soit l’accord réel de l’instrument. En pratique, la note lue sur la partition représente donc une position de doigts, plus qu’une note précise.
Ce principe a été introduit au XXe siècle dans la plupart des académies de Duduk, et c’est ainsi que, jusqu’à aujourd’hui, les jeunes musiciens découvrent leurs premières partitions.
En quoi cela aide-t-il concrètement le musicien ?
Prenons un exemple simple : un joueur de Duduk qui a l’habitude de jouer sur un instrument en La (A) lit un Do (C) sur sa partition. Il sait que ce doigté produira un La (A) réel. Un jour, il souhaite expérimenter une autre tonalité, comme le Duduk en Fa (F), moins courant mais dont il apprécie le timbre. Cependant, il ne connaît pas par cœur les notes réelles associées aux doigtés sur ce nouvel instrument en Fa (F).
Grâce au système transpositeur, il peut continuer à lire la partition en Do (C) et utiliser exactement les mêmes doigtés que sur son Duduk en La (A). La hauteur des notes changera, mais pas les intervalles, et ce sont bien les intervalles qui structurent une mélodie. Il jouera un Fa (F) au lieu d’un La (A), mais n’aura pas besoin de réapprendre tous les doigtés, ce qui simplifie grandement la transition.
Ce fonctionnement facilite donc la lecture, l’apprentissage et la polyvalence. Il permet également d’unifier les supports pédagogiques comme les partitions, et rend le jeu en groupe plus fluide, en particulier pour les musiciens débutants ou amateurs.
Les partitions de Duduk
Dans la pratique, la majorité des partitions pour Duduk sont écrites "en Do". Cela signifie que la note écrite n’est pas la note que l’on souhaite entendre, mais la note qui correspond à un placement de doigt précis, indépendamment de la tonalité réelle de votre instrument.
Par exemple, si vous jouez un Do (C) écrit sur votre Duduk en La (A), le son produit sera un La (A) réel, et ce doigté correspondra à la position (6 doigts + le pouce). Si vous jouez un Do écrit sur votre Duduk en Do, le son produit sera un Do (C) réel mais il s’agira du même doigté, et ainsi de suite.
Ce système a été mis en place au XXe siècle dans la majorité des académies de Duduk, et reste aujourd’hui la norme dans l’apprentissage. C’est ainsi que, depuis plusieurs générations, les jeunes musiciens lisent leurs premières partitions.
De plus en plus de ressources pédagogiques, y compris celles proposées par La Maison du Duduk, tiennent compte de cette norme. Dans une logique d’uniformisation de l’enseignement, elle est aujourd’hui encouragée par de nombreux professeurs et adoptée par les élèves. Elle a fait ses preuves tant pour l’apprentissage du Duduk que dans l’enseignement d’autres instruments à vent.
Tablature d'un Duduk (note écrite = note transposée en Do) ©
C’est ce type de tablature qui est généralement remis au musicien lorsqu’il débute l’apprentissage du Duduk. À partir de cette base, il pourra utiliser ces doigtés comme repères pour lire et interpréter les partitions.
Dans cet exemple, on observe clairement que la position avec 6 doigts + le pouce correspond au Do (C), tandis que la position avec 3 doigts correspond au Fa (F).
Dle Yaman - (note écrite = note transposée en Do) ©
Sur cette partition, par exemple, la première note écrite est un Fa (F), mais la note réellement entendue est un Ré (D), correspondant à la position (3 doigts + pouce). Ce type de partition suit donc la logique de la tablature précédemment présentée. Il s’agit non seulement du format le plus répandu dans la pratique du Duduk, mais aussi de celui le plus recommandé par les professeurs et les établissements d’enseignement spécialisés.
Tablature d'un Duduk - Ecrite en notation de concert (note écrite = note entendue)
Dans ce cas, comme nous pouvons le voir, la tablature indique les sons réellement entendus pour chaque perce de l’instrument. Bien que ce type de tablature soit utile pour comprendre quelles sont les notes réelles produites par le Duduk, s’y habituer n’est pas recommandé. Cela risque de freiner votre apprentissage de la lecture sur partition, qui, elle, est généralement écrite en Do (C).