Les Différents Types de Duduk

Introduction

La version traditionnelle du Duduk, telle que nous la connaissons aujourd'hui, a évolué pour répondre aux exigences des musiciens et des compositeurs contemporains au fil des dernières décennies.

Bien que considéré comme un instrument intemporel et ancré dans la tradition, le Duduk a bénéficié du savoir-faire des artisans qui ont su l'adapter aux besoins croissants des artistes. Ces adaptations incluent des modifications de sa taille, de sa tonalité, l'ajout de mécanismes à clé, des ajustements au niveau de l'anche, et bien d'autres innovations. Ces évolutions ont non seulement rendu l'instrument plus accessible, mais ont également élargi sa palette sonore, permettant aux musiciens et compositeurs d'explorer de nouvelles possibilités créatives.

Dans cet article, nous explorerons les différents types de Duduks disponibles aujourd'hui. Que vous soyez amateur ou musicien expérimenté, ce guide vous aidera à mieux comprendre les nombreuses variantes de cet instrument emblématique et à trouver celui qui correspond à vos attentes.

Les Duduk aux différentes tonalités

Comme première variante du Duduk, nous pouvons mentionner les Duduks traditionnels de différentes tonalités.

En effet, le Duduk a traditionnellement été joué en La (A) et Sib (B), comme beaucoup d'autres instruments à vent. Cependant, pour répondre aux besoins des musiciens désireux d'explorer de nouvelles sonorités avec leur instrument, des duduks dans d'autres tonalités ont été créés.

Cette innovation a également permis aux compositeurs de bénéficier d'une plus grande liberté dans l'écriture de partitions pour duduk, rendant l'instrument adapté à une variété de compositions au-delà de celles conçues pour le duduk en La (A) ou Sib (B).

En outre, grâce aux duduks de différentes tonalités et tailles, cet instrument est capable de créer des ambiances sonores variées.

Un duduk plus aigu peut être utilisé pour apporter une atmosphère joyeuse et énergique, tandis qu’un duduk plus grave peut renforcer la gravité et la solennité d’une composition musicale. En fin de compte, la diversité des tonalités disponibles permet aux musiciens de s'exprimer pleinement et d'explorer une large gamme de styles musicaux avec le duduk.

On peut ainsi retrouver des duduks dans presque toutes les tonalités. Les plus courants sont les duduks en Fa (F), Sol (G), La (A), Si (H), Sib (B), Do (C), Ré (D). Toutefois, il est tout à fait possible pour un artisan qualifié de concevoir un Duduk dans n'importe quelle tonalité.

Nous retrouvons une facture similaire pour chaque tonalité ; la seule différence réside dans la modification de la taille de l'instrument, qui devient plus longue à mesure que la tonalité devient plus grave.

 

Le Duduk Basse

Parmi les déclinaisons du duduk traditionnel, on trouve également le duduk basse. Fabriqué selon les mêmes méthodes artisanales que le duduk traditionnel, il se distingue par sa longueur, qui dépasse souvent les 60 cm, ainsi que par l’inclinaison de son bec, offrant une prise en main plus confortable pour le musicien. Bien qu’il puisse être conçu dans toutes les tonalités, les versions les plus utilisées et répandues sont le duduk basse en La (A) et en Ré (D).

L’usage du duduk basse est essentiel dans les trios ou quartets de duduks, où il joue un rôle fondamental en conservant les fréquences basses. Sa profondeur sonore remarquable assure un équilibre dans l’ensemble, similaire au rôle d’un violoncelle ou d’une contrebasse dans un orchestre à cordes, procurant les fréquences graves et les émotions nécessaires.

Bien qu’il puisse également être utilisé en solo, cet usage reste limité à un registre expérimental. Cela s’explique par ses possibilités techniques réduites et par une tessiture limitée à une octave, comparée à celle du duduk traditionnel qui offre une tessiture d’une octave et demie.

Pour pallier cette limitation, il est possible d’ajouter des mécanismes de clés au duduk basse, élargissant ainsi ses possibilités techniques et sa tessiture. Pour en savoir plus sur ces adaptations, nous vous invitons à consulter notre article dédié : Les Duduks avec système de clés.

Un article détaillé sur le duduk basse et son utilisation est également disponible ici : Les Duduks Basses.


Le Duduk Basse joué par Norayr Kartashyan

 

Le "DuClar" ou "DudKlar"

Appelé "DuClar", "DudKlar" ou "Klarnet Duduk", cet instrument hybride, comme son nom l’indique, est un mélange entre le duduk traditionnel et la clarinette.

Le DuClar conserve l’apparence et la facture d’un Duduk traditionnel, mais utilise un bec de clarinette avec une anche simple pour produire le son. Son apparence ressemble fortement au chalumeau que l'on retrouve en Europe de l'Ouest.

Cette conception novatrice a été imaginée pour simplifier l’approche du Duduk, notamment pour les joueurs de clarinette ou de saxophone souhaitant transposer leur jeu sur cet instrument sans devoir maîtriser la technique spécifique de l’anche double en roseau propre au Duduk.

Bien que conçu par des artisans expérimentés et tout à fait fonctionnel, le DuClar est avant tout utilisé dans un registre expérimental en raison de sa sonorité particulière.

En effet, le son chaleureux et unique du Duduk traditionnel provient en grande partie de son anche double, fabriquée artisanalement. Avec le DuClar, cette spécificité sonore est altérée, et il ne permet pas de retrouver pleinement l’authenticité et le caractère recherché du Duduk.

Cependant, il reste une option intéressante pour ceux qui souhaitent explorer de nouvelles sonorités ou expérimenter une fusion entre tradition et modernité.

Le Duduk à hauteur Réglable

Parmi les déclinaisons du duduk traditionnel, on trouve le duduk à hauteur réglable, conçu pour simplifier le processus d'accordage de cet instrument.

Tout musicien d'instruments à vent, en particulier du duduk, connaît les imprévus liés à l'accordage de l'instrument pendant la pratique. En effet, la sensibilité de l'anche du duduk à l'humidité et aux changements de température peut altérer la justesse de l'instrument, provoquant des variations indésirables de la tonalité.

Cette innovation permet de régler manuellement l'extrémité supérieure du duduk, conçue pour être mobile par l'artisan. Cette partie amovible permet d'ajuster la tonalité de l'instrument, offrant la possibilité de naviguer entre les fréquences autour du La 440 Hz.

En rallongeant la longueur de l'instrument, on atteint environ le La (A) 432 Hz, tandis qu’en serrant la bague d'accordage, on augmente la hauteur d'environ un quart de ton, atteignant ainsi le La (A) 448 Hz.

Bien que, comme le Duduk traditionnel, ce modèle soit couramment fabriqué en La (A), un artisan expérimenté peut également concevoir ce type de duduk dans toutes les tonalités.

Duduk à Hauteur réglable en La (A) | MKS

Le Duduk avec système de clétage

Le duduk traditionnel, tel qu'il est largement connu, possède dix perces et offre une tessiture d'une octave et demie, permettant de jouer du Fa# (F#) grave au La (A) aigu, voire du Mi (E) grave au Si (B) aigu pour les joueurs de haut niveau (voir l'article sur la tessiture et les possibilités du duduk).

Cependant, la tessiture limitée de cet instrument peut constituer un obstacle à son intégration dans certaines compositions exigeant, par exemple, deux octaves complètes.

Pour remédier à cette limitation, le duduk a été modifié au fil du temps afin d'étendre sa tessiture au-delà de ses capacités traditionnelles.

Georgi Minasov, maître renommé du duduk arménien, a développé dans les années 1990 un système de clés inspiré des clarinettes et d'autres instruments à vent couramment utilisés. Cette innovation visait à enrichir les possibilités musicales du duduk, notamment pour les besoins de son orchestre, en permettant de jouer un répertoire plus varié et riche en sonorités.

G.Minasov a ainsi créé plusieurs variantes du duduk traditionnel et du duduk basse, en y ajoutant un système de clés rendant accessibles des notes impossibles à atteindre sur un duduk classique.

Les systèmes de clés utilisés pour étendre la tessiture des duduks s’inspirent principalement du mécanisme des clarinettes allemandes dites "Albert". Ce choix se justifie par leur proximité avec le mode de fonctionnement du duduk, contrairement aux systèmes des clarinettes françaises "Boehm".

Retrouvez plus d'informations dans notre article de blog dédié à ce sujet : Les Duduks avec système de clés.

Georgi Minasov (1933-2020)

Le Duduk avec mécanisme de clé joué par Georgi Minasov Jr.

Le Duduk avec microphone intégré

Parmi les différents types de duduks, il existe des modèles dotés de microphones intégrés directement dans le corps de l'instrument, généralement situés dans la partie supérieure.

Cette technique, également utilisée sur d'autres instruments à vent tels que les clarinettes, vise à amplifier le son de l'instrument lors de performances sur scène, offrant ainsi une solution pratique pour les musiciens.

Cependant, il est important de noter que la sonorité produite par un duduk amplifié de cette manière diffère de celle obtenue avec une amplification naturelle ou à l'aide d'un microphone externe classique. Cette différence peut être perçue dans la texture et la profondeur du son, qui sont parfois légèrement altérées par l'intégration directe du microphone.

Pour cette raison, les musiciens professionnels évitent souvent l'utilisation de ce type d'amplification. Bien qu'elle soit pratique et efficace, elle peut perturber les techniques de jeu et nuire à l'authenticité sonore caractéristique du duduk. Ces musiciens préfèrent généralement des solutions d'amplification externes, qui respectent davantage la richesse et la chaleur naturelle de l'instrument.

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